Tuesday, April 26, 2016






Le Monde (Journal Francais ) 15/03/2011
Devoir de mémoire:  "Le Commando Invisible" d'Abobo

 "Au début, on avait juste nos machettes. Eux, ils avaient des armes. Nous, on avait le courage. On a vu que la 'protection' [magique] était bonne, alors on a rejoint le commando invisible, on a égorgé proprement des FDS et on a récupéré leur matériel", affirment au journaliste du Monde deux adolescents pro-Ouattara
"Il y a trois semaines, ils se glissaient en civil dans la foule, grenade en poche, enterraient leurs armes la journée pour ne les ressortir qu'à la nuit tombée. A présent, ils sont partout, depuis l'entrée d'Abobo jusque dans la banlieue d'Anyama, porte d'Abidjan vers les régions voisines", note l'envoyé spécial du journal Le Monde à Abidjan. 
"Ils", ce sont les combattants du "commando invisible", aujourd'hui qualifiés "d'insurgés", et engagés dans une guerre fraticide avec les Forces de défense et de sécurité (FDS) pro-Gbagbo. Officieusement alliés au président reconnu par la communauté internationale et confirmé par l'Union Africaine (UA), Alassane Ouattara, ils ne semblent désormais plus si discrets qu'auparavant.
La formation d'un "commando invisible" avait été décidée depuis plusieurs mois déjà. "À partir du 16 décembre, nous avons décidé d'infiltrer le quartier, assure un officier pro-Ouattara, interrogé par l'envoyé spécial du Monde. La constitution de cette force opaque concorderait alors avec la "surprise" que promettait d'infliger Alassane Ouattara, il y a quelques mois sur Canal+, contre le président sortant. Ces combattants d'Abobo , issus des Forces nouvelles, qui occupent la moitié nord du pays depuis la tentative de coup d'État du 19 septembre 2002, ont discrètement gagné Abobo au cours des dernières semaines afin d'y harceler la police de Laurent Gbagbo. Le commandant Ballo Siaka et son conseiller, le commandant Kanaté, nous ont fait de grandes révélations sur le commando invisible. " Le mouvement a été une initiative de « Hitler », le chef d’Etat-major du commando et d’Inza Karamoko dit « Black », son adjoint. Ce sont eux qui ont rassemblé tous les chefs de guerre venus de Bouaké, suite aux affrontements de leadership qui se sont déroulés entre «IB » et les autres chefs de guerre. Notre mission était de faire quitter Laurent Gbagbo du pouvoir. Dans le groupe, il y avait plusieurs marabouts qui faisaient des incantations, avant qu’on ne parte sur le terrain. En cas de pluie, pas de combat. C’est la nuit qu’on faisait les combats. La journée, nous nous mettons en boubou et autres tenues civiles pour ne pas nous faire repérer. Nous n’étions pas nombreux et nous disparaissons des lieux, juste après nos frappes."

Thursday, April 21, 2016




In the night of Thursday, April 14, 2016,  forces loyal to president Ouattara raided the campus of Cocody, resulting in several casualties among the college students. The Ivorian League of Human Rights reveals that the situation that prevailed in Cocody campus during the punitive descent of Ouattara's forces, has caused enormous consequences. This violent repression by Ouattara's militia which is also the national police force, caused several abuses, including 4 cases of rape of female students. The President of the LIDHO also said that consultations are underway to provide psychological support to help the raped students overcome their ordeal. Ouattara's government, of course, denied these facts.
Similar cases of female students raped by government forces occurred in May 1991, when president Ouattara was then- Houphouet Boigny prime minister. No one was brought to justice , Ivorians unanimously wonder, if those responsible for the rapes of these college students, would ever be accountable for their actions.
In the midst of a social uproar, Ouattara left for New York where he will be attending a summit on climate Friday, April 22, 2016.

Wednesday, February 17, 2016

miliciens


Dans une caserne d'Abidjan, les frères ennemis d'hier, des miliciens de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et des combattants qui ont porté Alassane Ouattara au pouvoir, se côtoient au nom du retour à "la paix", en attendant d'être fixés sur leur avenir. 
"Nous sommes ensemble!", clame un homme en treillis, kalachnikov en bandoulière. Dans le quartier de Yopougon (ouest), théâtre des derniers combats, ce qui fut la caserne de la BAE (Brigade anti-émeutes), une unité d’élite du régime déchu, est désormais sous l’autorité des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), à qui la victoire est revenue en avril après quatre mois de crise post-électorale.
La base, dirigée par le commandant Ousmane Coulibaly, dit "Ben Laden" – l’un des chefs les plus connus des FRCI et de l’ex-rébellion du Nord qui en est l’ossature -, accueille plusieurs centaines de jeunes, membres des anciennes milices et volontaires FRCI.
Apprentissage de la discipline
Au petit matin, c’est le rassemblement sur la place d’armes en terre battue, au pied du drapeau ivoirien. La journée est rythmée par les exercices physiques et l’apprentissage de la discipline. Dans les rues de ce quartier très populaire qui a été un fief de Laurent Gbagbo, on voit ces jeunes courir en entonnant des chants guerriers.
Augustin Mian, chef de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), tout-puissant et sulfureux syndicat sous l’ère Gbagbo, a été un artisan de ce rapprochement en appelant à déposer les armes après la chute de son mentor le 11 avril. "Il faut que véritablement la tranquillité, la quiétude, la sécurité soient de mise pour tout le monde", explique-t-il à l’AFP. De nombreux sympathisants de la Fesci s’étaient engagés au sein des milices, connues pour leurs exactions, qui combattaient aux côtés des militaires loyaux à l’ex-président.
"Je suis un ex-milicien, j’ai pris les armes pour une cause, mais j’ai compris qu’il fallait revenir à la paix", confie Guy-Hermann Gnakabi, étudiant. "Nous avons été accueillis après notre ralliement par nos frères des FRCI", dit-il, vantant "cohésion" et "fraternité".
"On mange le même repas"
"Ici on patrouille ensemble, on dort dans la même chambre, on mange le même repas", confirme un élément FRCI. Ex-milicienne devenue secrétaire du commandant en second du camp, Edichy Gladis N’guessan renchérit : "il n’y a plus de miliciens pro-Gbagbo ni de rebelles pro-Ouattara, nous formons une seule entité pour aller à la paix".
Mais une autre, Annick Emma Tieyon, reconnaît que les débuts ont été difficiles. "Il fallait enlever la peur et vivre ensemble. Ce n’était pas évident de rencontrer ses ex-ennemis".
"C’est ici que la nouvelle armée ivoirienne est en train de prendre forme", s’enthousiasme un officier FRCI. Beaucoup de jeunes encadrés dans cette base – souvent des chômeurs – souhaitent embrasser le métier des armes. Si M. Ouattara vient tout juste de nommer un nouvel état-major, le chantier de la fusion-restructuration de l’armée n’est cependant pas vraiment lancé, et il fera nécessairement des déçus: nombre de FRCI et d’anciens miliciens seront recalés.
"Pour l’instant, on n’a pas eu d’assurance", témoigne un jeune. En attendant, placardé dans le camp, un message de "Ben Laden" annonçant la mort de "Maguy Le Tocard", ex-chef de milice emporté par une maladie, démontre que l’heure est officiellement à la réconciliation. "Information: le commandant Coulibaly Ousmane a le profond regret de vous annoncer le décès du commandant Maguy Le Tocard survenu le 3/07/11".
18 Avril 2011
«  Nous devrons mettre fin à la violence, il faut retrouver le chemin de l’école. Je demande aux élèves et étudiants qui ont encore des armes, de les déposer. Nous devrions écrire ensemble la nouvelle page de notre pays avec le président Alassane Ouattara, nous faisons confiance aux ministres de la Défense Guillaume Soro et à celui de l’Intérieur Hamed Bakayoko pour assurer la sécurité des élèves et étudiants »,