Sunday, August 2, 2015

Une réunion d'Awané a eu lieu samedi 1er Aout à Worcester au domicile de la présidente Raissa Likoua. Notre jeune présidente a tenu à remercier tous ceux qui ont fait le déplacement et s'est beaucoup rejouie de la présence de notre grande soeur à tous Mme Badobré appelée affectueusemnet la Baronne. Mademoiselle Likoua souhaite que les conseils sages de notre baronne serviront de ligne de conduite aux membres d'Awané. Raissa prie tous les ressortissants du Centre Ouest vivant à Massachusetts de taire les querelles personnelles et de faire bloc autour du nouveau bureau pour un Awané fort et uni.
Après cette plaidoierie auprès des membres, la présidente est entrée dans le vif des sujets.

Présentation du nouveau bureau:

- Présidente:                   Raissa Likoua
- Vice Président:             Esaie Gbéhéré
-Sécrétariat:                    Francette Phal & Mady
-Affaires Sociales &
Culturelles:                       Christelle Behiké
-Trésorier:                      Casimir Zougbo

Comité des Sages et Membres d'honneur:

-Michael Zouzoua
-Marceline Gnazalé
-Sebastien Zahui
-Jean Paul Compoh
-Dr. Tabéa
-Tohouri Bailly
-Guikou Bilet Zafla
-Gabo Wahi

Passation de pouvoir:

Helene Roy et Michel Gboméné respectivement Vice-présidente et trésorier du bureau sortant étaient présents pour la passation de pouvoir.

Activités et décisioins d'Awané:
-Assurance Vie pour tous les membres d'Awané ( $120/an par membre pour une couverture de $20,000 en cas de décès ( accident ou mort naturelle); le suicide n'est pas couvert chers ivoiriens.
Christelle a déjà pris contact avec deux compagnies d'assurance; elle enverra une copie de la ligne de conduite de chaque compagnie à Mr.Zouzoua pour les faire examiner par des avocats. Chaque membre recevra une copie à la prochaine réunion.
-Un voyage est prévu pour New York le 29 Aout pour soutenir les frères du village bété de New York. Christelle se chargera de nous communiquer dans un bref delai les prix de Van pour ceux qui voudraient voyager en convoi.
-L'idée de Tontine entre les membres a été entretenue
-Le réglement intérieur sera revu par la présidente et son bureau et les amendements proposés aux membres à la prochaine réunion d'Awané. Plusieurs membres ont déjà versé leurs devoirs du mois d'Aout.
-La prochaine réunion aura lieu le 5 Septembre. Le lieu vous sera communiqué ulterieurement.

Etaient présents à la réunion du 1er Aout:

-Raissa Likoua
-Michael Zouzoua
-Mme Badobré ( invitée spéciale )
-Francette Phal et son joli petit garçon
- Aimée et sa jolie petite fille
-Marceline Gnazalé
-Mady et Madame
-Gabo et Madame
- Florentine Kealy
-Sebastien Zahui
-Patricia Gbeuli
-Charles Zahui
-Michel Gboméné
-Casimir Zougbo
-Firmin Sillo
-Lucienne Kra ( le 22 Aout pour le mariage spirituel )

La présidente vous remercie et compte voir tous les ressortissants du Centre Ouest à la prochaine réunion qui aura lieu le12 Septembre.

Sécrétariat

Francette Phal
Mady



Friday, July 31, 2015

FM : Comment vous portez-vous après cinq mois à Korhogo mais loin du pouvoir? 
LG : Bien. Je vous le souhaite à vous et tous mes compatriotes exilés internes et externes qui souffrent encore de cette situation dramatique. 


FM: L’hebdomadaire Jeune Afrique L’intelligent nous apprend que vous êtes un peu perturbé.
LG : N’ayez pas peur des mots. Dites plutôt que je deviens fou. Je confonds mon lieu de détention au palais présidentiel, je donne des ordres, convoque des conseils des ministres… (rires). Il se dit beaucoup sur mon compte. Ne vous y trompez pas, cela fait partie du processus : On vous diabolise, on vous renverse, et on vous fait passer pour débile. Ai-je le parlé de quelqu’un qui perd la tête?
FM: Vivez-vous en permanence dans la résidence présidentielle à Korhogo? Qu’en est-il exactement de vos conditions de détention? Vous avez été formellement inculpé, que dites-vous des chefs d’accusation qui justifient votre inculpation?
LG : Souffrez que je n’en dise pas un mot.
FM : Pourtant l’opinion nationale et internationale souhaiteraient en savoir du concerné que vous êtes.
LG : Cela révèle du domaine judiciaire. Seuls mes avocats peuvent vous entretenir la-dessus. Le prévenu qu’on dit que je suis, ne souhaite donc pas se prononcer sur ces sujets. Pour le reste, excepté la politique intérieure des autres pays, je suis ouvert à vous, monsieur.
FM : Savez-vous que monsieur Koulibaly Mamadou l’ex No 2 de votre régime a crée son parti politique, le LIDER?
LG : J’en suis heureux pour lui. (rires)
FM : Mais il n’est pas tendre avec vous.
LG : Personne n’a jamais été tendre avec moi depuis mon entrée en politique.
FM: Vous semblez être sa cible préférée à chacune de ses sorties. Cela ne vous interpelle pas?
LG : Pourquoi cela devrait m’interpeller? (rires) À chaque nouveau parti sa stratégie de positionnement! Si ma modeste personne peut l’y aider, pourquoi voulez-vous qu’il s’en prive? Laissez Mamadou tranquille, c’est comme ca qu’il est, et comme ça que nous l’aimons. (rires)
FM : Que répondez-vous, lorsqu’il accuse le FPI d’être un parti tribal qui l’aurait accepté pour se donner une caution nordique?
LG : Rien qui puisse engager la polémique, si c’est que vous attendez de moi. Je suis simplement peiné, parce que nous le savons capable de mieux. S’il y a un mot ou sujet que j’évite en politique, ou tout ce que vous dites, vous suit à vie, c’est bien celui-là. Nous savons où cette façon de faire la politique nous a conduits. Il faut se méfier de ceux qui jouent avec les ethnies.
FM : Est-ce à dire que le FPI (Front Populaire Ivoirien), votre formation politique, n’est pas tribal?
LG : Je vous renvoie à la carte électorale de la présidentielle. Nous comptons au moins soixante ethnies dans ce pays où, en plus de cinquante années de vie commune, le lien du mariage nous a entremêlé. Vous ne pouvez pas pointer du doigt l’autre sans que votre doigt ne soit dans votre direction. Il en est de même pour les 35% d’étrangers qui nous font l’honneur de vivre avec nous. Vous ne pouvez pas toucher à un seul d’entre eux sans toucher à un ivoirien, parce qu’il n’y a pas d’ivoirien, je dis bien un seul, qui puisse se targuer de ne pas avoir d’étranger au sein de sa famille….
C’est pourquoi malgré la prise de position de certains d’entre eux, qui continuent encore à tort de croire que la guerre faite à la Côte d’Ivoire l’est pour eux, aucune conduite à la frontière n’a été envisagée en violation de certaines lois de la sous-région, comme ce fut le cas pour des burkinabé vivant dans le sud-ouest sous Bédié.
FM : Pourtant il se dit que votre passage aux affaires été des plus meurtriers pour beaucoup d’entre eux, tout comme il l’a été pour les ressortissants du nord acquis à la cause d’Alassane Ouattara.
LG : A vous entendre, on aurait dit qu’il n’y a pas de ressortissants du nord avec moi, mais pire je faisais la chasse à une certaine population. Non, c’est un mauvais procès qu’on me fait, il en est rien de tout ce qui se dit. Entre un président qui dirige un état de droit dont un des rôles régaliens est d’assurer la sécurité et un opposant qui excelle dans l’art du communautarisme à la limite du fanatisme religieux, à qui la faute s’il y a mort d’hommes? Qui réunit ces hommes et femmes très souvent armés, sur la base de la région et de la religion, pour aller défier les forces de l’ordre qui, elles-mêmes, sont représentrices d’une Côte d’Ivoire diverse? Il n’y a qu’un seul que les ivoiriens désigneront facilement, si vous leur posez la question. C’est la deuxième fois que le même me met en prison sans que j’en appelle à la révolte de ma communauté religieuse, de ma région voire de ma tribu. Dommage que les autres veuillent forcement se voir en moi.
FM : Robert Bourgui a récemment révélé que vous avez financé la campagne de Jacques Chirac. Qu’en est-il? Je suppose que, comme les autres mis en cause, vous me direz que ce n’est pas vrai.
LG : Comment voulez-vous que je réponde à des accusations de quelqu’un qui dit ne pas avoir de preuve de ce qu’il avance? Où bien on attend de moi que je dise que je ne l’ai pas fait, mais je manque aussi de preuves pour clamer mon innocence?
FM : Monsieur Koulibaly Mamadou le confirme…
LG : Espérons qu’il lui procure des preuves, dans la mesure où, lui, était du même camp que moi lors de la remise de cet argent… Croyez-vous vraiment que si je faisais partie de ces magouilles, on m’aurait largué toutes ces bombes sur la tête? Le bon sens n’a jamais été une tare…
FM : Pourquoi monsieur Konan Bédié Henri, l’ex-président ivoirien et président du PDCI, vous voue-t-il cette haine viscérale?
LG : Vous l’a-t-il dit?
FM : Non… Mais il en donne l’air. Après avoir aidé monsieur Ouattara à vous ravir le poste de chef de l’Etat, il ne ferait pas d’effort pour vous sortir de là où vous êtes.
LG : Écoutez, c’est à monsieur Bèdié qu’il faut poser la question, puisque personne ne m’accuse de lui avoir fait du mal, bien au contraire. Quant à me sortir d’ici, ne vous inquiétez pas, je suis assez responsable.
FM : Reconnaissez-vous maintenant monsieur Alassane Ouattara comme Président de la République de la Côte d’Ivoire après plusieurs mois de détention?
LG : Je suis allé à une élection où mon adversaire et moi soutenons tous les deux avoir remporté le scrutin. J’attends qu’on me dise qui de lui et moi est le vrai vainqueur.
FM : Mais le conseil constitutionnel l’a déclaré vainqueur !
LG : Après m’avoir déclaré en premier… Est-ce à dire que nous le sommes tous les deux? Ce serait impensable. Un pays comme le notre, riche de sa diversité, ne devrait pas s’éloigner de la démocratie et du respect des lois qu’il s’est librement doté. Cela y va de sa stabilité. Ce serait hasardeux de croire qu’on pourra éternellement bâillonner cette énorme partie du peuple qui croit en cette voie.
FM : Etes-vous déçu de votre ami Yao Paul N’dré l’ex-président du conseil constitutionnel?
LG : Je n’ai rien à dire.
FM : Souhaitez-vous toujours le recomptage des voix? N’avez-vous pas peur d’être perçu comme celui qui veut ressusciter la crise électorale?
LG : Ah bon ! Parce qu’elle était terminée? C’est vous qui me l’apprenez… Je sais que la France m’a renversé militairement à la demande de mon adversaire pour y être installé. Mais le fond du probleme demeure. Qui de Ouattara et moi a remporté l’élection? Le candidat que je suis a le droit et le devoir de le savoir. Ceux qui ont voté pour Gbagbo ont le droit de savoir. Tout démocrate devrait le réclamer.
FM : Certains des vôtres soutiennent que vous avez perdu la présidentielle.
LG : Et d’autres, s’ils ne se posent pas des questions, affirment que je l’ai remporté.
FM : Ceux qui le soutiennent sont-ils des traitres ou des cadres qui veulent vous régler votre compte?
LG : J’en sais rien, moi! Mais ceux que vous appelez traitres et que je crois manquent de convictions sont inhérents à la vie politique. La conviction est celle qui à mon sens détermine l’homme politique. Si elle vous manque, vous êtes un mâle en jupette. Dieu merci, les hommes et femmes déterminés, il y en a encore assez au FPI et dans la majorité présidentielle (LMP) qui m’a accompagné à la présidentielle, tout comme au sein du peuple de Côte d’Ivoire qu’on sous-estime gravement à tort.
FM : Savez-vous qu’Abidjan a fière allure et qu’on y respire mieux?
LG : Dommage que je n’y sois pas pour profiter de cet air ! (rires)
FM : La population ou du moins les partisans de Ouattara célèbrent leur champion qui aurait réussi en quelques mois, ce que vous n’avez pas pu faire en dix ans. Il est au travail pour le bonheur du pays, disent-ils.
LG : Mais si c’était pour embellir Abidjan, il n’avait pas à me faire la guerre pendant des années ! Il m’aurait demandé le poste de gouverneur du district d’Abidjan, qu’il l’aurait obtenu. Ne riez pas… Honnêtement… Soyons sérieux, cher ami… Qui n’aurait pas nettoyé la ville d’Abidjan après ces violents combats qui ont fait des milliers de morts avec des ordures ménagères qui exposaient la population à des maladies? Moi, Gbagbo?
FM : Mais la situation n’était pas reluisante avant la bataille d’Abidjan.
LG : Soit, mais nettement acceptable en comparaison à celle d’après les combats. C’est vrai que le respect des lois n’est pas leur fort, mais s’ils sont honnêtes, ils vous diront que le cadre légal qui leur permet de dégager les domaines publiques, malheureusement, sans dédommagement et recasement, a été défini sous mon autorité. Mais nous avons du ajourner son application pour des questions évidentes d’humanisme. Depuis 2002 tous ceux qui ont fui les combats de la rébellion se sont réfugiés à Abidjan et ne sont plus repartis jusqu’a ce jour pour la plupart. Abidjan a vu sa population doublée. Ceux qui les ont accueillis ont dû se lancer dans le système D que nous, gourvernants, avons décidé de laisser faire jusqu’à l’unification réelle du pays afin que chacun regagne sa base et que cette loi soit appliquée sans trop de désagréments. Gouverner, c’est aussi être humain. À quoi ca sert de s’en prendre aux plus démunis quand on a rien à leur donner en retour? Seraient-ils dans une logique de rendre Abidjan agréable pour le plaisir de leurs maitres venus les encadrer et assurer leur sécurité? Ou bien le font-ils pour les ivoiriens? Si oui, où mettent-ils toutes ces ordures collectées? La Côte d’Ivoire n’a pas encore d’usine d’incinération ou de transformation de déchets que nous prévoyions. Certains seraient-ils plus aptes à vivre avec des ordures ménagères de près de 5 millions d’habitants que d’autres? Non, Ouattara ne travaille pas. Il fait du tape à l’oeil. Ses partisans feraient mieux de l’attendre sur l’état de droit, la sécurité des personnes et des biens, la pauvreté qui a gagné toutes les populations, la réouverture de toutes ces entreprises sinistrées par la faute de son appel à la guerre…
FM: Vous ne pouvez pas lui en vouloir de manquer d’effort. Il est à la recherche 13.000 milliards de Fcfa qu’il serait en passe d’obtenir pour exécuter son programme et démarrer ses grands chantiers. Tout ce que vous citez-là ne sera que mauvais souvenirs pour les ivoiriens d’ici peu.
LG : Ne me faites pas rire, monsieur… Qui va-t-il les lui donner, ces milliards? Les ivoiriens sont ouverts au reste du monde et voient que des mesures d’austérités se mettent en place partout en Europe et en Amérique. Depuis qu’ils l’ont installé, a-t-il un traitement particulier de la part de la Banque Mondiale et du FMI? Non. La Côte d’Ivoire suit les mêmes procédures et a droit aux mêmes montants de prêts qui avaient occasionné son endettement par le passé, et dont nous avons tenté de rembourser une bonne partie. Demandez donc à Ouattara d’avoir un peu de respect pour ceux qui ont eu à voter pour lui. Car, nous autres savons qu’il a la frime facile et le mensonge aisé. Ce n’est pas parce que vous vous croyez ami des milliardaires qu’ils vous rendront milliardaire ! Si tel est le cas, avouons que leurs épouses feraient partie de la liste Forbes des fortunés. Parce qu’elles, au moins, ont l’avantage d’être plus proches de leurs époux de milliardaires que le prétendu ami. Non Ouattara n’apportera rien à la Côte d’Ivoire. Juste quelques temps et vous le découvrirez dans toute son incapacité.
FM : Que faites-vous de ses nombreuses années dans la haute finance et son carnet d’adresses qu’il met souvent en avant !
LG : Combien de fois vais-je vous le dire, cher monsieur. Ce type-là n’apportera rien à ce pays. C’est de là-bas qu’il venait, lorsqu’il fut premier ministre d’Houphouët. Il s’en est allé d’ici avec un blame du FMI pour le plan qu’il était sensé appliquer et une Côte d’Ivoire en cessation de paiement ! Le temps serait long pour vous énumérer ses méfaits de 90 à 93. Montrez-moi les pays qu’il a développés comme il le prétend de la BECAO au FMI. Aucun ! Il excelle dans la mystification comme un gourou de secte.
FM : Aimerez-vous qu’il échoue?
LG : Honnêtement non, si tel est que c’est lui le vrai vainqueur de la présidentielle comme il le prétend. Parce qu’il est celui dont les agissements ont mis ce pays dans ce gouffre. Quoi de plus normal qu’on attende de lui réparation. Mais je suis sceptique quant à sa capacité à unir les ivoiriens d’abord et à trouver les moyens pour réussir cette remise sur pieds du pays. Observez-le, vous retiendriez qu’il est friand du superflu, du cérémonial, du beau décor, du coté martial du pouvoir…que du travail lui-même. On fait jurer les membres du gouvernement, chose qui n’existe nulle part dans notre constitution ; on dit aux chefs militaires qu’ils sont les seuls responsables des erreurs de la troupe, comme si on voulait être chef d’Etat sans être le chef suprême de son armée des temps anciens… Les plus enchantés de son camp commenceront bientôt à se poser des questions sur ses prétendus relations qui feraient pleuvoir des milliards sur le pays. Et puis, cela m’étonnerait qu’on l’ait installé pour le bonheur du peuple ivoirien après 18 ans de destabilisation. Depuis 1993, lui et ses soutiens extérieurs empêchent les ivoiriens de vivre décemment.
FM : Pourtant, je me souviens que vous avez confié à jeune Afrique qu’il était plutôt travailleur. Où bien je me trompe?
LG : Non, j’ai dit : de Bédié et lui, il est travailleur pendant que Bédié, lui, sait se faire entourer. Toute la nuance est là.
FM : Il n’a que quelques mois de pouvoir. Attendons de voir pourrait-on tenter de vous dire…
LG : Le début est très souvent un bon indicateur de la fin. Et ceux qui l’ont installé au mépris des règles démocratiques et de celui d’un peuple souverain qu’ils sous-estiment totalement, y compris lui-meme, savent bien ce qu’ils font. Ils veulent un semblant de chef qui soit maléable parce qu’entre deux pressions : la leur et celle d’un peuple qui ne tardera pas à se faire entendre. Voyez l’état global du pays… Les problèmes qu’ils croyaient me creer lui retombent aujourd’hui dessus : l’insécurité est totale ; les bandes armées contrôlent encore le pays ; l’ouest montagneux est meurtri par un génocide ; les forets classées sont occupées par des populations venues d’ailleurs ; le chomage a atteint son point crucial ; les concours et examens de la fonction publique annulés ; les salaires des fonctionnaires ont du mal à etre payés chaque mois ; le cacao fuit vers les pays limitrophes ; les universités sont encore fermées pendant que le primaire, le sécondaire convergent vers elles . C’est très facile de créer un désordre. Mais il n’est pas donné à tous de ramener l’odrre, surtout quand vous êtes l’instigateur de ce désordre.
FM : On est un peu étonné de la virulence de vos propre alors que vous n’etes pas libre de vos mouvements.
LG : Ce n’est pas parce qu’on fait des critiques qui ne plaisent pas qu’on est virulent. Je suis encore très loin de menacer de frapper un quelconque pouvoir moribond le moment venu. Et puis qu’est-ce qu’on me montrerait encore après tout ce que j’ai vu? La mort me direz-vous. Celui qui me la donne, aura en héritage mes péchés.
FM :Y a-t-il des erreurs à mettre à votre compte en 10 ans de règne?
LG : Bien sur que oui. Tous ceux qui travaillent ont droit à l’erreur.
FM : Lesquelles par exemple?
LG : La première qui peut nous être souvent fatale à tous : faire confiance.
FM : Quoi d’autre?
LG : Le reste n’est pas important…
FM : Vous ne vous sentez pas responsable de cette crise?
LG : Je ne sais pas ce que vous entendez par responsable, mais pas de la manière que l’entendent mes adversaires. Est-ce moi qui ai envoyé l’ivoirité qui leur a servi de base de revendication? Non. Est-ce moi qui ai demandé à mes militants d’aller prendre le pouvoir dans la rue après le départ du général Guéhi lors de la présidentielle qui nous a opposée? Non. Est-ce encore moi qui ai attaqué mon propre pouvoir le 18 septembre 2002? Non. Alors d’où vient-il que les gens soient devenus subitement amnésiques?
FM : Pourquoi 50 ans après, l’Afrique est encore à la trainée avec des guerres un peu partout où des populations d’un même pays se tirent dessus?
LG : Le refus du respect des lois. Tout bêtement. Les plus simplistes vous diront à cause des impérialistes. Mais si vous respectez la loi qui vous interdit de mettre le feu à votre pays, l’impérialiste ne peut pas vous contraindre à prendre ses armes pour le faire. Eux, sont dans leur logique de déstabilisation d’un continent qui regorge encore assez de ressources pour le piller. Mais que faisons-nous pour batir une unité qui les en dissuaderait? Pas grande chose ! L’occident sait qu’il est l’auteur de la balcalisation de l’Afrique, il peut donc quand bon lui semble opposer qui il veut dans un pays qui lui doit ses frontières. Demandez à une ethnie ou région A de se mettre ensemble pour révendiquer, et vous verrez que de façon contagieuse le rival d’en face B fera de meme. Une fois que les deux camps créés, il n’y plus qu’aller à l’affrontement pour en sortir avec grosse fracture sociale sur laquelle il pourra jouer à l’infini au gré de ses interets
FM : Vous ne faites pas cas de l’iniquité de certaines lois dans votre raisonnement.
LG : Si les lois sont iniques, faisons comprendre à celui ou ceux qui les ont mis en place, qu’elles le sont par des protestations démocratiques que sont les marches, grèves et autres. Mais jamais par les armes. Faute de quoi, les mêmes armes viendront vous arracher tot ou tard ce que vous avez acquis. Dans ce son jeu, l’impérialisme n’a pas d’ami. Il n’a que des interets. Il n’aura aucune gêne à se mettre avec celui qu’il a fait chasser par vous pour vous évincer un jour.
FM : L’Afrique a donc interet à promouvoir le droit dans un vrai état de droit, si je vois suis?
LG : Absolument. À condition que ceux qui l’enseignent et le pratique au plus haut niveau ne donnent pas le mauvais exemple en cautionnant le faux .
FM : Qu’en est-il des milliards que vous aurez détourné pendant la décennie de pouvoir?
LG : C’est la aussi un stéréotype du président africain. On ne peut pas imaginer l’exercice du pouvoir sans détournement de deniers publiques. Eh bien, j’en suis l’exception. On ne m’a pas encore montré un seul compte m’appartenant au solde de milliards. Et quand c’est un ancien de la haute finance, comme vous le dites, qui dit n’avoir rien trouvé, (rires) vous pouvez croire que Gbagbo n’est pas venu se servir, mais servir le peuple de Cote d’Ivoire.
FM : Mais monsieur Ouattara a dit récemment depuis New York que vous irez en prison.
LG : Parce que je n’y suis pas encore? Laissez Ouattara à son circle. Ce n’est pas avec cela qu’on fait peur à un mortel de mon age. Mieux il veut montrer qu’il est à la tête de ce pays en lambeaux, plus il nous étale sa dictature. Quand la moins attractive des marionnettes se mue en juge, cela donne aux démocrates l’idée du combat qui les attend. Ce monsieur ne fera pas réculer ce pays sur le chemin de la démocratie.
FM : Et son envie de vous envoyez à la CPI par exemple…
LG : Qui vous dit que je le mérite mieux que d’autres? Et en quoi cela résoudra quelque chose? On pourra m’enfermer dans une cellule en Europe, parce que je serais celui qui veut que la démocratie s’exerce dans ce pays. Mais est-ce qu’on l’aura fait pour chacun de tous ces ivoiriens qui se sentent concernés, abusés, révoltés par ce que traverse leur pays? L’histoire nous démontre que face au peuple, il n’y pas d’armée aussi puissante. En choisissant de faire la politique, j’ai aussi choisi d’accepter ce qu’elle m’offrirait comme fin. Mais qu’en est-il pour ceux d’en face? Accepteraient-ils la leur? En partant pour la CPI, je me permettrais de leur souhaiterais une paix durable et une stabilité à tout épreuve.
FM : Est-ce une menace? Il ne se passe pas de jour sans rumeur de coup d’état. Vos partisants réfugiés au Ghana sont fortement soupçonnés de vouloir tenter un coup de force.
LG : Non, je n’ai pas l’habitude des ménaces. Le FPI n’est pas non plus abonné aux putchs, son parcours le démontre. Ce n’est avec nous que cette pratique a gagné ce pays jadis stable
FM : Etes-vous pour une participation du FPI aux législatives?
LG :Je n’ai aucune responsabilité au sein du FPI, le président Affi et d’autres hauts responsables du parti sont en prison comme moi. Mais si c’est ma position que vous voulez savoir, elle a déjà été exprimée par mon porte-parole, le ministre Katina.
FM : La réconciliation, mais justice d’abord, attend-t-on dire du coté du palais présidentiel à Abidjan.
LG : On ne peut pas etre démocrate et ne pas aimer la justice qui nous ramene aux respects des lois. Je suis donc à l’aise dans ce schéma de réconciliation avec justice. Cela nous amenera à comprendre beaucoup de choses. Par exemple, qui sont les agresseurs et qui sont les agressés. Comment la rébellion est née et est partie d’ici au nord en 2002 pour prendre le pouvoir en 2011 au sud. Et non dans le sens inverse où on aurait vu les forces régulières partir du sud, où elles sont le plus basées, pour reconquérir le nord. Rien qu’avec ce tableau, l’on peut savoir qui voulait la guerre et qui était pour la paix. Bien sur, il y a aussi les crimes de sang et économiques à élucider
FM : Avec le recul n’avez-vous pas l’impression d’avoir été piégé en organisant la présidentielle sans le désarmement?
LG : Piégé, moi? S’iI y a eu piège, il se refermera sur celui qui me l’a tendu. En politique rien n’est jamais gagné ou perdu d’avance. On peut faire le dos rond au début et se convaincre après de la nécessité de ce qu’on vous avait proposé au début. Que les ivoiriens restent sereins et très mobilisés, la vérité éclatera. Jamais le faux a eu raison du vrai.
FM : Justement, à propos d’ivoiriens ceux qui sont pour vous, vous reprochent d’etre trop clément avec vos adversaires
LG : Ils ont peut-etre raison. Mais, moi, je fais de la politique et non la guerre.
FM : Meme quand l’adversaire vous malmène comme c’est le cas présentement?
LG : Vous savez, n’est pas cruel qui veut. C’est d’abord et avant tout une question de nature. Et puis, je crois… Si on part d’une logique, pour pouvoir assassiner son adversaire politique (c’est peut-etre ce que certains me reprochent ici), il faut etre sur qu’il est seul dans sa famille et qu’il n’a pas de militants pour esperer ne pas subir la vengeance des siens. Hors cela est impossible. Dans les pays où d’autres ont pris ce raccourcis la paix n’est plus jamais revenue. Voila pourquoi face à un adversaire qui vous brandit la force des armes, brandissez-lui, celle du droit et soyez déterminé jusqu’à ce qu’il cède. Si vous voulez, je préfère la légitime défense qui a un fondement juridique.
FM : Est-ce vrai qu’on vous promet la libération contre la reconnaissance d’Alassane Ouattara comme président? On se rappelle qu’au plus fort de la crise, monsieur Alain Jupé, ministre des affaires étrangères française, avait parlé d’un document à signer par vous, votre reddition.
LG : Je ne crois pas etre le mieux placé pour vous repondre.
FM : Comment va votre mère qui serait réfugiée au Ghana après que sa maison ait été pillée comme la votre au village?
LG ; D’après mes avocats, elle va bien, merci. Si ma mère a eu le tort de m’avoir mis au monde, les ivoiriens eux ne méritent pas d’etre pris en otage sur leurs propres terres par des bandes armées. Ce n’est pas bon, ce n’est pas humain. Que ceux qui ont pensé, ordonné et exécutent cette dérive y mette immédiatement fin. Evitons le chaos total au pays.
FM : Que diriez-vous d’un tête à tête avec Alassane Ouattara?
LG : Tout ce qui peut sortir le pays de cette impasse est le bienvenu. Mais qu’on libère ces hommes et femmes qui sont détenus parce qu’ils ont été pour certains soit nommés par moi, soit mes partisans soit des parents à moi. Je le repete à qui veut l’entendre, le regime présidentiel qui est le notre fait de moi le seul responsable de ce qu’on pourrait leur reprocher.
FM : Jamais de jour sans que vous ne soyez en couverture des quotidiens ivoiriens. Est-ce à dire que vous hanter encore la scène politique ivoirienne et le pouvoir actuel?
LG : C’est peut-etre la une des facettes de la gestion du pouvoir qui nous oppose. La méthode dictatoriale rend plus service à l’opposition qu’aux tenants d’un quelconque pouvoir. Peut-etre aussi la crise qu’on dit etre terminée ne l’est pas du tout en réalité.
FM : Avez-vous noté que je suis me garder d’user du titre de président pour désigner Monsieur Alassane Ouattara?
LG : Non, pas du tout. Pourquoi me le demandez-vous?
FM : Cela vous aurez peut-être fâché.
LG : Pour si peu? Non, je ne suis pas un malade du pouvoir. Ce n’est pas moi non plus qui désigner le président ivoirien. (rires)
FM : Aurevoir, monsieur le président.
LG : Aurevoir monsieur et que DIEU bénisse la Cote d’Ivoire.
Source : Fraternité matin et abidjantalk


Côte d’Ivoire: Devoir de mémoire



Ahoussou Jeannot après la dissolution de son gouvernement 2012


"Les Ivoiriens doivent comprendre que la politique ne se fait pas avec les armes, mais avec les arguments. On ne fait pas la politique pour qu’on ait peur. Le leader de la politique doit savoir se faire aimer et désirer.  Un leader dont on a peur n’est pas un leader, c’est un dictateur."







Le bâtisseur de ce pays, le Président Félix Houphouët-Boigny, a mis l’Homme au centre du développement de la Côte d’Ivoire. Il n’y a pas de raison que pour des problèmes d’opinions, des problèmes de politiques, pour des problèmes d’appartenance ethnique ou religieuse, on tue en Côte d’Ivoire. 

Wednesday, July 29, 2015

Ivory Coast (Côte d'Ivoire ):-----The World Worst Living Dictator

The modern day messiah as he was cherished by Sarkozy of France and his "Stooges" of the International community, Alassane Ouattara is enslaving the very people he was bound to "save". He wields his sweeping powers like a tyrant. He ruled with his authoritarian fist that lets him essentially push any policies he deems necessary. He's fulfilling his long time dream of "rattrapage" ( adjustment policy )  which is a form of discrimination that allows only Ouattara's relatives and tribesmen to be appointed to administration positions. Ouattara, the most brutal dictator of the West African powerhouse, is  ruling Ivory Coast with impunity. Ouattara, also konwn as the " Butcher of Ivory Coast " planned to commit genocide against several ethnic groups such as the Wè and the Guéré. Ouattara will always be remembered for the March 2011 killing of 800 unarmed civilians in the town of Duékoué and the attack in July 2012 by his militias and tribal forces on the Nahibly camp for internally displaced people that left at least  211 people dead and thousands seriously injured. The camp was housing 5,000 people, mainly ethnic Guéré. He is regarded as one of the worst dictators of Africa of the 21st century. Ouattara is committing a significant amount of human rights violations such as jailing opposition activists and journalists. An abysmal record of 11 dissidents including influential Ivorian Popular Front ( FPI ) youth and senior militants were jailed this year by the brutal and fascist regime of Ouattara.
Michel Gbagbo, the son of the former President and Head of his FPI party's prisoner affairs committee, once said: " Since 2011, Ivory Coast (Côte d'Ivoire) is added to the dark list of countries in which the crime of opinion is subject to imprisonment. Ouattara is forcibly confining anyone who criticizes his brutal and autocratic regime."
Ouattara is a fascist insect that preys on the lives of the dissidents.


Four years after Ivory Coast President Alassane Ouattara's government said it would stop security forces from demanding money at roadblocks from travelers, including merchants transporting goods and immigrants, it is still costing the economy $340 million CFA ($567 million), Human Rights Watch said in a new report citing World Bank figures.
" President Ouattara's government hasn't done enough to end checkpoint extortion," said Jim Wormington, West Africa researcher at Human Rights Watch. "Security forces continue to enrich themselves at the expense of ordinary Ivorians, many of whom are already struggling to earn enough to make ends meet."
The practice seems well-organized, HRW said, as officials truck drivers' registration numbers. If they refuse to pay, they can be detained.
"If you don't pay, it's a fight. If you don't give him his share, it's a fight," a taxi driver told the rights group. For immigrants, it's more difficult. They hand over their papers and must pay to get them back, or "validated" the group said.

Wednesday, July 22, 2015

 Côte d’Ivoire Ivory Coast ) :-----Ouattara is a tyrant out of caricature, a throwback to the African strongmen of the 1970s. He has boasted and reminded his Muslim followers that he is the first of the kind to rule Ivory Coast. " Did you know that this is the first time a Muslim happens to be the head of Ivory Coast?" he said arrogantly to his die-hard militants.  He has adopted a ridiculous string of titles: “His Excellency ADO, Doctor Untouchable and Indéboulonnable (ever-present) ADO. He has deployed demagoguery against anyone who speaks out against his repressive regime, fanning popular hatred of political dissidents, whom he has arrested and imprisoned. He has massacred protesters and disappeared political opponents. Through his feared intelligence service (DST) , he exercises crushing power over every aspect of the Ivorian’s politics and economy.
Ouattara has ruled Ivory Coast with an iron fist since seizing power in a bloody civil war in 2011. He is regularly accused of serious rights abuses. The human rights situation in the nation of 23 million people had deteriorated sharply over the past three years. A severe backlash following a convention of President Gbagbo's party, Ivorian Popular Front ( FPI ) in Gbagbo's village ( MAMA ) and a popular youth protest last month, has seen a spike in the numbers of arbitrary arrests and enforced disappearances.
Amadou Soumahoro, head of Ouattara's political party ( RDR ) had threatened journalists and opposition activists on several occasions that  "whoever criticizes the policy of Ouattara is flirting with death.  After Allah ( God ), it is Ouattara." 
The decor is well planted. We are no longer dealing with a sovereign country but rather a divine kingdom on earth. Human laws and rules do not apply here, in Ivory Coast. There is a new God on Earth and his name is Alassane Dramane Ouattara.


But the diaspora has rallied to the defence of its “truly courageous and patriotic sons”, as one crowdfunding campaign called them – organising events like a protest in front of the Justice Department in Washington against the “tyrant appeasing charges”.

Tuesday, July 21, 2015

 Konaté Sidiki ( RDR ): Mission catholique de Duékoué au cours d’une visite aux déplacés du site. 

«Les Wê sont toujours prêts à jouer les ZorroVous avez vu à Gagnoa chez Laurent Gbagbo ? Est-ce que vous avez entendu parler de massacres ? Quand nos hommes sont arrivés là-bas, il n’y a pas eu d’opposition et ils ont continué leur route.»




Lin Songtian (Diplomate Chinois)

« Depuis le milieu du siècle dernier, les pays africains ont accédé, l’un après l’autre, à leur indépendance et commencé à développer leur économie par voie de coopérationinternationale. Cependant, il est regrettable que certains pays donateurs ne veuillent partager avec les africains que ‘‘leurs poissons’’, tels que le soutien financier et l’aide alimentaire, au lieu de leur donner ‘‘le savoir-faire du pêcheur’’ comprenant le transfert de technologie, la construction des infrastructures et la capacité de développement autonome. Sans l’indépendance économique, l’indépendance politique est loin d’être réalisée. ‘‘Les poissons’’ ne font que sauver temporairement la situation, alors que ‘‘le savoir-faire du pêcheur’’ permet à l’Afrique de mettre en place son propre système industriel dans la réalisation du développement autonome et durable, et de changer la situation défavorable où elle exporte ses matières premières à bas prix en important les produits manufacturiers à prix élevé, afin de maîtriser son propre destin »

Monday, July 20, 2015


Ivory Coast: Alassane D. Ouattara misses his new appointment with democracy

Regional elections coupled already postponed, just held the most indescribable manner. Unpreparedness, low participation, confusion ... and, of course, in the end, violent clashes in several cities. A KO announced the ruling party of President Allassane Ouattara, the RDR, and chaos found in the Republic of Côte d'Ivoire which it did not need .




The RDR is the maschmallow of Ivorian politics. No consistency, artificial flavor.

"Ivory Coast, North to South, East to West, is immersed in the clamor and the cheers of joy and happiness." Ouattara added: "We must demonstrate that we are ready for 2015, making the regional and municipal elections, a Republican and popular success." Missed.

President's party reports, instead of victory, "the post-election violence" in cities across the country, adding that "the army quadrille Abidjan." These elections have not been "a Republican and popular success." What would be "republican and popular" (and beneficial for RDR) is that President Ouattara go elsewhere express his political incompetence. But as a friend told me: "If you're in the middle of toads squatting, do not ask a chair."

Regional stage should be "rally and unity for building a peaceful Ivory Coast, reconciled and prosperous" predicted Ouattara. The FPI boycotted the election, he remained on the political scene as the RDR and PDCI-RDA and "independent" sometimes manipulated by Soumahoro. The two parties came together in the second round of presidential elections in 2010, to win (barely) Ouattara. A particularly deadly post-election crisis (already) and two years in power were right without this alliance, so far, can express a viable opposition. Result of "political consensus" denounced by Thatcher. Expressing gourmet given: "We do not have much" eaten "for ten years, we at the same time, more appetite than usual." But everyone knows that the "grottos" Ivorians are not anorexic!

The bet Ouattara is: ignore politics (he hates his "bad atmosphere") economic stimulus (which he thinks he knows how). At the same time, "people saw their living conditions improved [are] heavily renew their confidence in President" (prognosis Soumahoro / maschmallow April 4, 2013). Except that it does not work like that. And Alain Toussaint, the communicating of the REIT can evoke a "crossing of the electoral wilderness." "The Ivorians, he said, as a whole, have expressed disinterest in local elections, Alassane Ouattara has been unable to collect the Ivorians."

We may not share the commitment of Toussaint Alain, we can only share his diagnosis. "Even without opposition pro-Gbagbo, who has decided to boycott the elections, says on its website Jeune Afrique, Côte d'Ivoire can obviously not hold an election without violence are triggered [...] These numerous incident essentially put involved RDR supporters of President Alassane Ouattara and the PDCI of former head of state Bédié. "

The pro-Gbagbo press, of course, to their heart's content. But a few days after the head of state has decided to skip a National Assembly where the majority RDR is yet to rule by decree, the (double) election fiasco (failure of government failure RDR +) announcement tomorrow difficult to Ouattara. It's time to regroup and realize that the Ivory Coast in 2013 is not the year of "Houphouet".

Nobody has an interest in the country returns to a political crisis of magnitude. "We want to create reproached apartheid, separate development and a privileged few second-class status for the masses" they said Thatcher in 1968 which eventually impose its "belief" rather than negotiation. This is called Ouattara in 2013. It is urgent, Côte d'Ivoire, to rethink the mode of political production. If indeed there is one.

Jean-Pierre BEJOT
The Diplomatic Dispatch

OUATTARA TRICKS THE INTERNATIONAL COMMUNITY


OUATTARA IS MISLEADING THE INTERNATIONAL COMMUNITY
 IvoryCoast is falling apart under the regime of Allassane Ouattara. But, instead of courageously confronting the realities, Ouattara regime revels in unhealthy propaganda designed to deceive the international community which propelled him to power. Official speeches are riddled with false admirers and indicators suggesting that the country is back on track. In economic terms, Ouattara and his cabinet brandishing the double-digit growth, even as people of IvoryCoast are starving because the cost of living has reached unbearable proportions. At the social level, the indicators are also red. Insecurity fueled by gangs which are former pro-Ouattara fighters, and unemployment have reached alarming proportions. Justice does not inspire confidence. All pro-Ouattara fighters accused of crimes against humanity are in charge of the security. Ouattara has promoted commanders who were in command when atrocities took place during the post-election in the town of Duekoue and the october 6, 2002 massacre of 86 civilians in the town of Bouake.

At the political level, the situation is equally dire. The dictatorship regime has enlisted all freedoms. The activities of the main political party ( FPI ) are prohibited under the penalty of savage repression. When a political leader toured to talk to his supporters, he is kidnapped on the road and sent to prison. Laurent Akoun is a victim. Alphonse Douati is still languishing in prison  without being heard by a judge. Laurent Akoun and Alphonse Douaty are incarcerated for speaking out against President Ouattara bad governance and his policy of burning the opposition newspapers headquarters. In a word  the country is on its knees. But faced with this sad picture adequately described by the specialists, Ouattara and his government want to make believe that all is well. Ouattara regime chose to outwit the international community. The goal is to hide the truth in order to keep power for long.

Source: Ivorian Consumer Group

President Ouattara's camp recently accused of crimes against humanity by Amnesty International, decided to react.
We advise the lawyers for various human rights groups, to sue  the United Nations Security Council  which ordered strikes against former President Gbagbo's military headquarters; also sue the french troops which acted as a support force to UN which ordered the neutralization of pro-Gbagbo forces and sue the African Union that entered the Security Council of the UN for the purpose to intervene militarily in IvoryCoast "

Thus, in case the International Tribunal decided to open an investigation following a complaint lawyers Michel Gbagbo, Soro, who was Prime Minister and Minister of Defense during the post-election crisis, advises complainants to lodge a complaint against the Ivorian government, France, ECOWAS, the African Union and the Security Council of the UN

GUILLAUME SORO, PRIME MINISTER AND MINISTER OF DEFENSE OF PRESIDENT ALLASSANE OUATTARA DURING THE POST-ELECTION CRISIS IN IVORYCOAST, DECIDED TO REACT TO THE RECENT HUMAN RIGHTS VIOLATIONS ALLEGATIONS AGAINST PRESIDENT OUATTARA'S REGIME: " I ADVISE VICTIMS OF THE POST-ELECTION CRISIS IN NOVEMBER 2010 , TO LODGE COMPLAINTS AGAINST UNITED NATIONS COUNCIL WHICH ORDERED STRIKES AGAINST FORMER PRESIDENT GBAGBO'S CAMP AND ALSO FRANCE WHICH PROVIDED TROOPS AND HELICOPTERS FOR THE PURPOSE TO INTERVENE MILITARILY IN IVORYCOAST".
Pendant deux jours, 2 500 personnes se sont réunies à Abidjan. Elles n'avaient qu'un mot à la bouche : le retour de Laurent Gbagbo. L'ancien président ivoirien, emprisonné à La Haye depuis deux ans, est poursuivi pour crime contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI).ils interpellent le Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il prenne une résolution demandant à la Cour pénale internationale de libérer immédiatement Laurent Gbagbo.
Four years after the civil war ended in Ivory Coast the economy is booming, but for men like Yaboua Assie, who lost two young daughters in one of the conflict's most notorious massacres, the justice they seek remains as elusive as ever.
The killings took place in a grassy lot behind the government offices in the small town of Blolequin, an event Assie relives almost nightly in his dreams.
"When I close my eyes, I'm here in this courtyard," he says, gazing around the walled compound, which was meant to be a refuge for those fleeing the 2011 war.
He stands at the edge of a rectangular depression that until recently was a mass grave containing the remains of 45 massacred civilians. Two were his daughters: one 12, the other six months old.

Four years later, with Ouattara in power, the quest for justice has lagged behind, hampered by lack of government support, rights groups say.
Gbagbo was extradited to the International Criminal Court in The Hague charged with crimes against humanity. His top political and military supporters were jailed. Dozens, including his wife Simone, were convicted in Ivory Coast this year.
By contrast, Ouattara's military backers have received top posts in the army, despite allegations they too were responsible for thousands of civilian massacres.
Last week, rights groups revealed that around 20 former pro-Ouattara rebels serving in the army had finally been indicted for alleged crimes committed during the crisis.
But the families of many victims have little faith that those who did the killing will pay for their crimes.

A POINTLESS SPECTACLE?

"The slow judicial process and dubious impartiality cast a shadow on reconciliation and mid- and long-term stability prospects," said Gilles Yabi, an analyst and founder of the West Africa-focused think tank Wathi.
Julien Kpahi last saw his brother loaded into an army truck early one morning in 2012 after an attack on a camp for war-displaced civilians outside the town of Duekoue.
Witness accounts implicated government soldiers and pro-Ouattara traditional Dozo hunters in the raid, which took place a year after Gbagbo fell. The government has never acknowledged any role in the violence.
Months later, a survivor led Kpahi to a well where he said his brother's body had been thrown. Under pressure from human rights groups, authorities opened an investigation, removed six bodies from the well and brought them to Abidjan for autopsy.
Kpahi has heard nothing since. Three years later, his brother's remains have yet to be returned.
"I have no hope it will lead to anything," said Kpahi, who was recently prevented from visiting the well by U.N. peacekeepers. "For me, it's pointless ... It's a spectacle."
FIRST STEP
For Human Rights Watch researcher Jim Wormington, this month's indictments of pro-Ouattara commanders were a promising sign but only a first step. Among those formally accused are Lieutenant Colonel Cherif Ousmane, the deputy head of Ouattara's presidential guard, and Lieutenant Colonel Losseni Fofana, another senior commander.
In Duekoue's Carrefour neighborhood, there are plenty who doubt this will happen. On March 28, 2011, hundreds of people were killed in an area predominantly inhabited by Gueres, an ethnic group seen as among Gbagbo's staunchest supporters.
Here, no amount of economic progress will convince the war's victims to turn the page. And residents like Georges Doue, 51, who lost seven members of his family in the massacre, have little faith the government will investigate the killings.

"There's no trust," he said.

Monday, July 6, 2015

Ivory Coast


The town in western Ivory Coast, the agricultural heartland of the world’s top cocoa producer, is also home to several mass graves, a reminder of the brutal violence that gripped the area during a 2010-11 war. The 2010 polls sparked killing on the streets of the country’s business capital, Abidjan, and massacres in towns like Duékoué.


Though Ivory Coast has since staged a successful economic comeback, the violence casts a long shadow. Some say the government’s focus on the economy at the expense of reconciliation could return to haunt the country in the years to come, even though elections set for October are expected to be peaceful.
“In Ivory Coast, people are killed and thrown in wells and no justice is served,” said Julien Kpahe, whose brother was killed in a 2012 massacre near Duékoué by forces loyal to President Ouattara. Mr Kpahe said he had no faith that the men he believed killed his brother — former northern rebels involved in a decade-long uprising and since integrated into the army — will be brought to justice. “The elections are not my business. I really don’t care about them,” he said, calling the government’s failure to investigate mass violence during and after the 2010-11 crisis “an abuse of power”.

That crisis split the continent, with Nigeria and South Africa taking opposing sides in the showdown between then-incumbent president Laurent Gbagbo, who controlled the army and had the support of southern Christians, and challenger Alassane Ouattara, backed by Muslims in the north and declared the winner according to UN-certified results.  In October, Ivory Coast will vote in the first polls since the ones that sparked war. Mr Ouattara is widely expected to be returned for a second and final term, given that his only viable challenger, Mr Gbagbo, is awaiting trial at the International Criminal Court, accused of crimes against humanity.
Still, observers say the perception among pro-Gbagbo supporters — who accounted for almost half of voters in 2010 — that justice has not been served, or has been carried out in a one-sided manner, could come back to haunt the country.

“Avoiding a future political crisis means constructing a justice system capable of prosecuting those responsible for the violence of the past and nurturing reconciliation with those whose trust in state institutions has been lost,” said Jim Wormington, Ivory Coast researcher for Human Rights Watch.
Though Mr Ouattara created a “Special Investigation and Examination Cell” in 2011 to investigate the worst abuses committed during the post-elections crisis, rights groups note that not a single case has been brought to trial in civilian courts.
Interest in the election has been low because many Ivorians associate elections with violence, a civil society coalition that monitored last month’s registration period said. Others lost their identification documents when they fled their homes during the conflict and cannot afford to purchase new ones, said Bamba Sindou, co-ordinator of the group. Anecdotal evidence suggests that voter registration figures are low.
“Ivory Coast is not motivated to vote, because in the end, elections bring fighting. They bring war. So people are not interested. I’m just here because it’s work,” said Jean-Claude Lahoury, working at a voter registration centre in Duékoué.
Though Ivorian officials and Abidjan-based diplomats expect the October elections to pass smoothly, the 2020 contest is far less certain. Guillaume Soro, a former rebel leader who is now the parliament speaker, is expected to seek the presidency as is the powerful interior minister Hamed Bakayoko.
Analysts note that the country’s likely future leaders do not share the technocrat background of Mr Ouattara, an economist, and Ivory Coast’s first president, Félix Houphouët-Boigny, who ruled until his death in 1993.
“You have a new generation of politicians, all of whom learnt politics in street fighting or war, that started their career in war, in violent opposition,” said Rinaldo Depagne, west Africa project director at the International Crisis Group.
For his part, Mr Soro casts the 2015 vote as a chance to build on progress since the war’s end but warns that reconciliation in a society divided over a decade of conflict “cannot be done with a magic wand”.
“I think the next election will consolidate the process of reconciliation. But it cannot be sudden,” said Mr Soro. “In South Africa, we are still talking about reconciliation and we have been since 1994.”

UN investigators recently found a former rebel commander — since integrated into the official Ivorian army — to be in possession of a private arms cache that outmatched the firepower of the Ivorian armed forces, according to a confidential letter sent to the UN Security Council in March .and seen by the FT.
The fact that former rebel commanders, even if integrated into the army, still maintain loyalist fighters, significant weapons stocks, and in some cases profit from illegal activities such as artisanal mining, could pose a significant threat to peace in the run-up to the 2020 presidential elections, when the candidates likely to run may include those with strong ties to ex-rebels.


Thursday, June 25, 2015

Wikileaks

Par MEDIAPART - Nom de code : PLUS D. L’association Wikileaks dirigée par Julian Assange, et qui s’est spécialisée dans la mise à la disposition du public de câbles diplomatiques classés confidentiels et/ou secret défense, a encore frappé.


Hier, elle a mis en ligne des informations de la diplomatie américaine. Qui permet d’avoir accès à1,7 millions de documents secrets qui, pour certains, éclairent l’histoire récente d’un jour nouveau. Certains d’entre eux avaient déjà été « balancés » en 2010, mais étaient perdus dans le cafouillage incroyable créé par la profusion des données.


Cette fois-ci, grâce à un efficace moteur de recherches, l’accessibilité est améliorée et des documents intéressants surgissent. Sur la crise ivoirienne en particulier, un certain nombre de câbles diplomatiques se révèlent très intéressants à lire.


En 2001, les ingérences de Charles Taylor en Côte d’Ivoire inquiétaient déjà Gbagbo et le Nigeria


Dans un câble daté du 28 août 2001, l’ambassadeur américain au Nigeria Howard F. Jeter faisait état, entre autres sujets, des inquiétudes d’un de ses principaux interlocuteurs, le «lieutenant général » Aliyu Mohammed Gusau, qui était alors un des patrons des services de renseignement du pays alors dirigé par Olusegun Obasanjo.


Selon Aliyu Mohammed, une des préoccupations de son pays concernant le leader libérienCharles Taylor était son «immixtion» en Côte d’Ivoire. «L’ambassadeur Jeter, après avoir noté queTaylor est un manipulateur, a demandé à Mohammed comment le Nigeria entendait émousser les efforts de Taylor et du général Guei», indique le câble.


A la suite de cette interrogation, l’officiel nigérian a indiqué au diplomate américain que son pays était en contact avec Gbagbo à ce sujet, à qui il avait demandé d’en parler aux Français – des Français qui avaient, selon le câble, de la «sympathie» pour Taylor.


L’officiel nigérian avait également confié au diplomate américain son désir de voir Alpha Oumar Konaré, alors président du Mali et de la CEDEAO, mettre clairement en garde le numéro un libérien d’alors. L’avenir montrera que la France et Konaré ne décourageront pas Taylor, mais iront jusqu’à le «protéger» en faisant semblant de ne pas voir sa main derrière le MPIGO et le MJP, métastases de la rébellion du MPCI à la frontière libérienne. Pire : Charles Taylor sera un des invités d’honneur à la conférence de Paris Kléber destinée à faire entériner le «déshabillage» de Gbagbo après les accords de Linas-Marcoussis.


Robert Guéi et Djibril Bassolé, «cerveaux » de la rébellion du 19 septembre 2002 ?


Un câble diplomatique daté du 10 octobre 2002 raconte une conversation entre l’ambassadeuraméricain au Nigeria Howard F. Jeter et un ancien ministre des Affaires étrangères nigérian, Baba Gana Kingibe. Devenu consultant par la suite, Kingibe ne cachait pas avoir travaillé pour le gouvernement ivoirien, et avoir eu des relations avec l’ex-ministre de l’Intérieur Emile Boga Doudou, grâce à une relation commune, un homme d’affaires désigné par le prénom «François». Il pourrait bien s’agir du golden boy François Bakou.


Bien informé, Kingibe a alimenté le diplomate américain en informations «qui ne sont pas contradictoires avec ce que nous savons des événements d’avant la tentative du coup d’Etat». L’ancien officiel nigérian a en tout cas expliqué que Robert Guéi et Djibril Bassolé, alors ministre de l’Intérieur burkinabé, s’étaient rencontrés à Ouagadougou pour mettre en place un plan visant à renverser le président Gbagbo. Mais un ancien subordonné de Guei (on reconnait assez facilement Balla Kéita) avait fait savoir qu’il ne voulait pas participer au complot.


Pour cette raison, il a été «rapidement éliminé». Mais avant sa mort, Gbagbo est mis au courant de ce qui se tramait contre lui. Du coup, il envoie son ministre de l’Intérieur Emile Boga Doudoudiscuter les yeux dans les yeux à Paris avec son homologue… Djibril Bassolé ! La réunion se passe bien. Et Boga rentre à Abidjan le 18 septembre pour être au pays alors que Gbagbo s’en va à Rome.


Quand il se rend compte dans la nuit du 18 au 19 qu’un coup d’Etat se déroule et qu’il est directement ciblé, il saute sa clôture et va chercher refuge chez un expatrié français. C’est de chez cet expatrié qu’il appelle «François» où il raconte sa mort en direct : «François, ils entrent. Ils m’abattent !» Lors de sa conversation avec le diplomate américain, Kingibe évoque ce qu’il considère comme la stratégie internationale de Compaoré – son analyse s’avèrera juste.


Selon lui, la tentative de réhabilitation de Compaoré, qui est passée par une rupture apparente avec Taylor, est un «subterfuge». De son point de vue, le Compaoré de 2002 n’est pas fatigué des«pitreries» de Taylor, mais est fatigué de jouer les seconds rôles et est prêt lui-même à s’engager dans des entreprises de déstabilisation dont il est le maître d’oeuvre. «Si c’est vrai, cela signifie qu’il représentera un aussi grand danger pour la stabilité sous-régionale que son ancien ami de Monrovia», note le câble.


Ibn Chambas et Nana Akufo-Addo, deux anti-Gbagbo notoires


Les câbles de Wikileaks nous permettent de cerner les positionnements réels des différents acteurs diplomatiques qui ont «travaillé» sur la crise ivoirienne. Par exemple, derrière ses sourires de premier communiant, le Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, alors secrétaire exécutif de la CEDEAO, a contribué à «noircir» au maximum l’image de Gbagbo.


Dans un câble daté du 11 octobre 2002, l’ambassadeur des Etats-Unis au Nigeria, Howard F. Jeter, raconte une conversation avec Ibn Chambas. Au cours de laquelle il explique que l’obstacle à un cessez-le feu rapide entre le gouvernement ivoirien et les rebelles, c’est… Gbagbo ! Les rebelles, selon Ibn Chambas, sont «disciplinés et relativement flexibles». Ils nient toute intention de renverser le régime (sic !) Ibn Chambas affirme sans ciller qu’il n’a vu aucune preuve de l’ingérence des Burkinabé.


Gbagbo, de son côté, est «têtu» et «réticent», selon le diplomate ghanéen. Le ministre des Affaires étrangères ghanéen de l’époque, qui sera par la suite deux fois candidat malheureux à la magistrature suprême dans son pays, a également beaucoup oeuvré pour «gâter le nom» de Gbagbo.


Un câble daté du 3 juin 2004 permet de se rendre compte qu’il a profité du fait qu’un sommet de la CEDEAO qui devait se tenir à Abuja, au Nigeria, a finalement été annulé, parce que Gbagbo avait décidé d’aller à des réunions à New York pour casser violemment du sucre sur le dos de Gbagbo.«Nous nous demandons si Gbagbo s’amuse avec nous», lance-t-il lors d’une rencontre avec l’ambassadrice Mary C. Yates. Lorsqu’elle lui répond en disant que le chef de l’Etat ivoirien avait peut être pris des rendez-vous au siège de l’ONU, Akufo Addo n’en démord pas.


«Kofi Annan est au courant de cette rencontre et veut Gbagbo ici [à Abuja]», dit il. Avant d’expliquer que les accords de Linas-Marcoussis ne doivent absolument pas être «revus» ou «renégociés», que «Gbagbo doit trouver un arrangement avec Soro, Bédié ou Ouattara» et qu’il n’y a «pas d’autre option». «Alors que nous laissons à nos collègues le soin d’expliquer les véritables motifs pour lesquels Gbagbo a refusé d’assister à la réunion d’Abuja, Akufo-Addo a défendu une vision pleine d’antipathie sur ce qui lui semble être les explications peu convaincantes de Gbagbo», peut-on lire dans le câble de l’ambassadrice Mary C. Yates.


Ce background permet, avec le recul, d’expliquer les rumeurs selon lesquelles Alassane Ouattara a financé la campagne d’Akufo Addo lors de la dernière présidentielle. Mais aussi de comprendre la portée des violentes diatribes de ce dernier s’adressant à John Dramani Mahama en disant :«Nous ne voulons pas d’un Laurent Gbagbo au Ghana».


Obasanjo, Kufuor et la France en Côte d’Ivoire : un rapport compliqué


Au fil des «câbles» de Wikileaks, l’on se rend compte que si la position «naturelle » des présidents nigérian et ghanéen de l’époque, Olusegun Obasanjo et John Kufuor, était plus «équilibrée» que celles de leurs homologues francophones d’Afrique de l’Ouest, elle était aussi frileuse et influencée par un certain nombre de lieux communs.


Un câble du 26 septembre 2002 indique déjà le «balancement » du Nigeria. Aliyu Mohammed, un des patrons du renseignement nigérian, informe les Etats-Unis que le Nigeria a envoyé des Alphajets à Gbagbo dans le cadre d’un arrangement bilatéral – ce qui est une forme de soutien – mais s’inquiète du «harcèlement» des partis
et des figures de l’opposition, notamment Ouattara et Bédié.


Obasanjo se plaint aux Américains de l’initiative française de reprendre les choses en main en interrompant les discussions de Lomé, et accuse Abdoulaye Wade d’avoir orchestré l’opération en raison de sa rivalité avec Gnassingbé Eyadéma. «Ils peuvent organiser le sommet, mais je n’y irai pas, le Nigeria ne sera pas représenté», indique Obasanjo au téléphone à l’ambassadeur américain. Quand les accords sont entérinés, il indique qu’il ne les endosse pas «de gaieté de coeur» et qu’ils «déshabillent Gbagbo», mais que le Nigeria ne peut pas être «plus saint que le pape». Si les Ivoiriens acceptent Marcoussis, le Nigeria ne peut que les appuyer, dit-il en substance.


Un câble du 12 novembre 2004 raconte une réunion entre l’ambassadeur des Etats-Unis au Ghana et le président John Kufuor. Juste après la quasi-guerre ivoirienne qui a commencé avec le «bombardement » supposé de la base-vie française de Bouaké en pleine «opération Dignité». Kufuor explique que la «tuerie» des neuf soldats français est un «prétexte » qui permet à l’Hexagone d’engager des actions pour protéger «leurs concitoyens» et leur «business». «Mais Kufuor n’avait pas une posture critique vis-à-vis des Français», indique le câble. A la même occasion, Kufuor considère que l’analyse – dont on ne sait pas qui la véhicule – selon laquelle Gbagbo serait devenu président après avoir été qu’un leader d’opposition de second ordre relève de l’intox. Cela dit, il estime que Gbagbo doit faire des concessions, cesser d’utiliser le Parlement comme «prétexte » pour ne pas appliquer les accords d’Accra III. Il finit par faire une proposition assez surprenante : il suggère que Gbagbo, Ouattara et Bédié, en raison de leur caractère clivant, soient écartés des élections à venir et qu’ils cèdent la place à la jeune génération.


Les Français acharnés contre Gbagbo


Si les câbles que l’on peut consulter dans le cadre du projet «PLUS D» donnent à voir une administration américaine quelque peu circonspecte, plus ou moins équilibrée dans ses jugements, et une diplomatie française violemment anti-Gbagbo. La palme de la virulence revient à Michel de Bonnecorse, conseiller Afrique de Jacques Chirac.


Dans l’un des câbles de Wikileaks, datant du 30 mars 2006, il affirme à un de ses interlocuteurs américains que «de plus en plus» de dirigeants africains estiment qu’il n’y aura aucune solution en Côte d’Ivoire tant que Gbagbo restera au pouvoir. Il demande aux Américains de s’impliquer dans le cadre du Groupe de travail international (GTI) pour soutenir Charles Konan Banny – qui apparaît véritablement comme le «chouchou» de la Chiraquie au fil des câbles. Au point de demander que les Casques bleus de l’ONU prennent le contrôle militaire de la RTI afin d’empêcher que les «foules» pro-Gbagbo s’en saisissent pour diffuser leur «propagande» en cas de troubles.


Un câble du 9 décembre 2005 indique que Michel de Bonnecorse veut que la Constitution ivoirienne soit modifiée… par le Conseil de sécurité de l’ONU. Selon un câble du 9 février 2006, Michel de Bonnecorse décrit Gbagbo comme un «fasciste», qui «commande seulement une minorité de la population», qui utilise une «propagande de rues», des voyous armés et une propagande ciblée.


Nathalie Delapalme, qui développe pourtant des vues anti-Gbagbo devant les diplomates américains, a été totalement mise à l’écart par le clan Chirac, dès lors qu’il est devenu évident qu’elle était «trop confortable avec Gbagbo et sa coterie», explique un officiel français aux Américains.


Quand la France de Sarkozy jugeait «ridicule » le désarmement des rebelles


La lecture des câbles publiés par Wikileaks permet d’entrevoir une certaine prise de distance passionnelle de Paris sur le dossier ivoirien avec le début du processus de Ouagadougou et le départ du pouvoir de Jacques Chirac. Mais la profonde acrimonie de la France envers Gbagbo demeure, sous Nicolas Sarkozy.


Selon un câble daté du 4 septembre 2009, le conseiller Afrique de Sarkozy, Romain Serman, prétend, alors qu’une avocate de Gbagbo plaide pour que la France aide à désarmer la rébellion, qu’il ne s’agit que d’une manière de gagner du temps, et que Gbagbo a conclu qu’il ne pouvait pas gagner les élections et veut «épuiser» ses rivaux Bédié et Ouattara.


L’exigence du désarmement des rebelles, pourtant notifiée depuis les accords de Linas-Marcoussis, est «ridicule » selon l’administration Sarkozy. Le conseiller de Sarkozy va jusqu’à prétendre, devant les Américains, que Gbagbo veut organiser un faux coup d’Etat contre lui – selon des sources libériennes non clairement nommées, stipule le câble américain. Au final, la Côte d’Ivoire va aller à la présidentielle de 2010 sans désarmement, selon le voeu des Français. Et le «traquenard électoral», selon l’expression de Charles Blé Goué, se refermera sur Gbagbo.