Monday, July 7, 2014

Peillon

Le général Joana, qui commandait à l'époque l'opération Licorne, attendait le feu vert pour mettre en action l'accord de Défense avec la Cote d'Ivoire, signé en 1961. Parce qu'on savait qu'il y avait les exactions au Nord, qu'il fallait quand  même qu'on réussisse à réunifier le pays qui était complètement scindé en deux. Tout était prêt, avec une offensive rapide sur trois axes, et les moyens que nous pouvions déployer, ajoutés au professionalisme de nos unités, auraient rendu la reconquête du Nord très simple. En trente-six heures, et sans beaucoup de casse, c'était terminé. Cette décision politique de soutien au gouvernement légitime de Laurent Gbagbo, pour rétablir la paix, n'est jamais venue.
La France a enteriné cette partition du pays et le général Joana qui nous commandait, a compris que nous n'avions pas la meme conception de notre mission que le pouvoir politique à Paris.

J'ai côtoyé les Forces Nouvelles à l'occasion de négociations sur des questions comme le désarmement, ou le rétablissement d'accès de circulation. A part un ou deux, les autres étaient des hommes incultes, bardés de gri-gri. Ce n'étaient pas des militaires, c'étaient des chefs de bandes. Des gens sans foi ni loi, qui tenaient leur pouvoir par la violence, par la terreur qu'ils faisaient régner dans le Nord du pays,  les populations ont vécu l'enfer au quotidien. Quand j'ai su qu'Abidjan était tombée entre les mains de ces gens-là, je me suis dit: les brigands sont dans la place.

No comments:

Post a Comment