Friday, July 26, 2013

OUATTARA DEMI-DIEU

L’on ne le dira pas assez que le 11 avril 2011 fut le début de la descente en enfer pour les ivoiriens. Tout gouvernement venu au pouvoir dans des conditions tragiques ou par coup d’état, n’a jamais eu de respect pour la constitution du pays, des institutions, des droits de l’homme et de la vie humaine. La Côte D’Ivoire n’échappe pas à cette règle. La vie humaine ne vaut absolument rien là-bas. On tue, on égorge, on viole, on massacre des ivoiriens comme si l’on avait affaire à des animaux. Le gouvernement et sa gestapo les FRCI ont depuis lors le droit de vie et de mort sur les populations. Les massacres de Duekoué, Guitrozon et Nahibly en 2011 et 2012, les cas isolés d’assassinat des militants et sympathisants LMP et les descentes musclées dans les villages et hameaux, sont devenus des faits banals. Cela n’émeut personne même les âmes les plus sensibles. Le Chef d’état M. Ouattara ne trouve rien à dire, lui le « démocrate », lui qui avait promis aux populations le VIVRE ENSEMBLE, la Réconciliation et la Paix. Deux ans officiellement après sa prise de pouvoir, la situation sécuritaire est devenue intenable et plus qu’alarmante.
Les tenants du pouvoir et l’entourage du Chef d’état, avec sa bénédiction et approbation, menacent à visage découvert l’opposition significative et ses leaders. Les FRCI sont utilisées pour régler les comptes aux récalcitrants de l’opposition. La traque et les enlèvements sans compter les sévices corporels, torture et autres formes d’abus de droit de l’homme, sont devenus avec le temps, les moyens par excellence pour pacifier voire rendre dociles comme des végétaux la majorité des opposants. MM. Joël N’Guessan et Amadou Soumahoro ne perdent aucune occasion pour rappeler aux uns et aux autres qui est le véritable maitre des lieux et comment se comporter désormais dans la nouvelle Côte D’Ivoire sous Ouattara. D’ailleurs, « après Dieu, c’est Ouattara » dixit Amadou Soumahoro. Le décor est ainsi planté. Nous n’avons plus affaire à un état souverain mais plutôt à un royaume divin sur terre. Les lois et règles humaines ne s’appliquent pas ici.
Le gouvernement ivoirien fort de son soutien françafricain gagne en assurance. Il est de plus en plus convaincu qu’il est intouchable et « indéboulonnable ». Aussi comme pour narguer les ivoiriens, La France D’Hollande fait du Président de l’Assemblée Nationale M. Soro Kigbafori Guillaume, un envoyé spécial et médiateur dans la crise égyptienne. Ce « doctoring » ou « image cleaning » est une opération médiatique et politique pour polir l’image du dauphin  constitutionnel, lui le rebelle aux mains ensanglantées et trainant des squelettes dans son armoire. La France n’oublie pas ses poulains pour lui avoir vendu à vil prix les marchés et contrats ivoiriens. Aussi, le passage de dame Fatou Bensouda, Procureure de la CPI, en Côte D’Ivoire du 19 au 21 juillet 2013 n’est pas fortuit. Cette dame de peu d’intégrité morale et professionnelle, y est allée officiellement pour des raisons techniques c’est-à-dire à la recherche de preuves supplémentaires dans l’affaire concernant le Président Gbagbo. Dans les faits, elle y était pour apporter son soutien au gouvernement ivoirien et la ferme promesse qu’ils ne seront jamais inquiétés par la CPI, en tout cas pendant son mandat. Dame Fatou Bensouda n’a jamais fait le déplacement à Abobo, lieu du « massacre » des 7 femmes du RDR. Elle n’a pas non plus rencontré les victimes ou les parents des victimes. Au contraire, elle échangeait des plaisanteries avec les autorités ministérielles et s’offrait des séries photos. Elle n’a jamais annoncé ses intentions d’ouvrir une enquête ou des procédures judiciaires contre les auteurs de crimes post-électoraux du camp Ouattara. C’est dans  cette veine que les émeutes de la grande prison d’Abidjan, la MACA, essentiellement peuplée par les militants et sympathisants LMP, sont survenues. Il n’est point utile de rappeler ici les faits ou la soit disant tentative d’évasion d’un certain Yacou, ex-FRCI, trafiquant de drogue incarcéré à la MACA, selon la version officielle du gouvernement ivoirien. Le gouvernement ivoirien continue de se fourvoyer afin de justifier un crime planifié. Cependant, le FDRC a des observations pertinentes à faire sur le sujet :
1)      En cas de tentative d’évasion, les autorités pénitentiaires prennent les dispositions idoines afin de faire échouer la tentative ou les émeutes. Au besoin, elles isolent après informations de premières mains, le ou les fauteurs de trouble. Ils sont isolés dans une autre partie de la prison ou transférés dans un autre établissement correctionnel plus discret et sécurisé. Telles sont les procédures internationales appliquées dans tous les établissements correctionnels.
2)      Si la tentative d’évasion se transforme en émeute et que les gardes pénitentiaires sont débordés, ils font appel aux unités spéciales de la Police et dans le cas d’espèce la CRS ou la BAE et non à l’armée qui est une force de protection territoriale et entrainée pour la guerre et non les émeutes.
3)      Quand les éléments de la Police débarquent sur les lieux, ils tentent de circonscrire l’émeute et isolent les fauteurs de trouble afin  de maintenir l’ordre et le calme. Ils font usage de moyens conventionnels (lacrymogènes et armes non létales).
Comme vous le constatez, aucune de ces procédures ne fut appliquée. Les FRCI ont fait leur entrée dans l’enceinte de la prison et des cellules ouvrant le feu à bout portant et de façon indiscriminée sur les prisonniers. Des femmes furent séquestrées et collectivement violées. Le bilan de cette opération est très lourd : 54 morts et de nombreux blessés.
Cependant, le sieur Yacou ne fut jamais inquiété. Nombreux témoins soutiennent l’avoir vu en compagnie de ses frères d’armes échangeant des plaisanteries.
Par conséquent, la version officielle du gouvernement ivoirien ne tient pas du tout la route. Cette énième descente dans cette prison fut l’opportunité rêvée pour le gouvernement d’assassiner les leaders et militants LMP afin d’affaiblir et d’intimider une fois de plus l’opposition, la rendre plus docile et lui retirer toute velléité d’alliance avec le PDCI pour les échéances électorales de 2015.
Le Chef d’état M. Ouattara ne veut pas d’une opposition forte qui pourrait déstabiliser ses chances pour un second mandat. Il doit s’assurer que le FPI reste très loin des élections  à venir. Le FPI est plus que vulnérable avec la plupart de ses leaders en prison, donc entre les mains de M. Ouattara, le Demi-Dieu. Ces prisonniers sont des otages et M. Ouattara a l’intention de les utiliser comme une commodité marchande pour le silence et le refus du FPI de participer aux élections de 2015.
Le Chef d’état ivoirien court dans tous les sens afin  de naturaliser des « apatrides », qui en réalité sont des Burkinabès et des ressortissants de la sous-région qui l’ont aidé à prendre le pouvoir.
L’Assemblée Nationale fut réquisitionnée pour tabler sur le projet de loi portant sur l’apatridie et le foncier rural. Pendant ce temps, les ivoiriens de souche sont massacrés, leurs droits élémentaires abusés, ils sont embastillés, torturés, ils perdent leurs terres et plantations, ils perdent leur boulot, ils ont leurs enfants ou famille en exil, ils ont pour nombreux leurs comptes bancaires gelés et meurent de faim. Tout ceci n’émeut pas le Chef d’état. Il est plutôt préoccupé par le sort de 400.000 apatrides et sa réélection. Drôle de Chef d’état.
Les ivoiriens doivent tirer les leçons du mépris du Chef d’état à leur égard. Ils doivent savoir où réside la loyauté de leur Chef d’état. Seuls ses parents de la sous-région ont priorité. Voilà en substance le message subliminal véhiculé par les autorités ivoiriennes.
Comment comprendre qu’une tentative d’évasion fasse de nombreuses victimes parmi les prisonniers politiques et que le concerné Yacou soit épargné et pas transféré dans une autre prison ? Comment comprendre que pendant le mois de Ramadan, des personnes se réclamant de la religion musulmane puissent massacrer en toute impunité d’autres êtres humains ?
Cette barbarie meurtrière n’est pas l’enseignement coranique selon le Prophète Mahomet. Cependant, comme le dit l’autre, « après Dieu, c’est Ouattara ». En d’autres termes, après Allah viendrait Ouattara et ensuite le Prophète Mahomet. Blasphème ou stupidité mégalomane ?
Les évènements meurtriers du 23 juillet 2013 de la MACA nous confirment dans notre position. Il y a un nouveau Dieu sur terre et son nom est Alassane Dramane Ouattara.« après Dieu, c’est Ouattara » dixit Amadou Soumahoro. Le décor est ainsi planté. Nous n’avons plus affaire à un état souverain mais plutôt à un royaume divin sur terre. Les lois et règles humaines ne s’appliquent pas ici.

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